Le 13 juin dernier, Citec assistait au forum Next Generation Mobility. Voici ce qu’il fallait retenir de cet événement réunissant les acteurs de la mobilité à Turin.
L’Unione Industriali Torino accueillait, le 13 juin dernier, une centaine de professionnels du secteur de la mobilité au forum Next Generation Mobility pour échanger sur les défis de la transition écologique et la mobilité servicielle (MaaS ou Mobility as a Service). Pour cette nouvelle édition, la durabilité et la gouvernance étaient au centre des réflexions. Comme rappelé en introduction par Antonio LEDDA, président de la Commission d’urbanisme, transports et mobilité de la ville de Turin, la mobilité, qui génère plus de 30 % des émissions de GES, est un pilier central de la transition écologique. En réponse à ces défis, de nombreux chantiers sont en cours dans la métropole piémontaise pour élargir le réseau et le rendre durable : achat de bus plus écologiques, prolongement de la ligne de métro 1, lancement de la ligne de métro 2, etc.
MaaS, applications citoyennes … ce qu’il fallait retenir
- Marco COMELLI, modérateur de la session, a souligné l’antagonisme entre la transition écologique et la liberté procurée par la mobilité. Il a insisté sur le maintien de la liberté de mouvement, qui doit aller de pair avec la durabilité, s’agissant là d’une condition indispensable pour répondre à l’urgence climatique.
- Massimo MARCIANI, président du Freight Leaders Council, a appelé à un nécessaire changement de paradigme. En effet, l’offre des transports en commun est aujourd’hui trop rigide et peine à s’adapter à des demandes en déplacements de plus en plus diverses et irrégulières (intermodalité, télétravail, etc.). Pour changer de paradigme, l’individu doit être placé au cœur de ces réflexions. La technologie représente un outil pour aider les acteurs de la mobilité à ajuster l’offre en fonction de la demande et bâtir ainsi un modèle durable.
- Pour améliorer la connaissance des déplacements individuels, Valeria GENTILI, de l’Osservatorio Nazionale Sharing Mobility, a présenté l’application IoPollicino lancée à Bologne. Des volontaires ont téléchargé l’application sur leur téléphone afin d’être tracés de façon anonyme et de renseigner le mode utilisé. Cette initiative illustre le concept de data altruism : des citoyens partagent leurs données dans le but d’aider la collectivité à mieux structurer son offre.
- Matteo ANTONIOLA, coordinateur du groupe de travail sur le MaaS TTS Italia, est revenu sur la courbe de Gartner, qui décrit l’évolution de l’intérêt pour une nouvelle technologie. Il positionne aujourd’hui le MaaS en phase de désillusion : une fois l’engouement du marché passé, les différents acteurs et leurs stratégies se stabilisent. À présent, le terme de MaaF – Mobility as a Feature – est employé pour décrire la 2e génération de solutions. La mobilité deviendrait ainsi une brique fonctionnelle, c’est-à-dire un module parmi d’autres au sein d’applications ne traitant plus uniquement de transport.
- Chiara FOGLIETTA, conseillère à la transition écologique et digitale, innovation, environnement, mobilité et transports à la ville de Turin, a échangé avec les enfants de plusieurs écoles en leur demandant ce qu’ils souhaitaient en termes de mobilité. Leur réponse est sans appel : ils désirent « des bus plus rapides, moins de parkings et plus d’espace pour utiliser la trottinette ». Elle a souligné l’importance d’informer et d’accompagner ces enfants car le changement des habitudes passe par les usagers futurs, prescripteurs auprès de leurs parents.
- Fabio GREGORIO, responsable innovation des services et technologie des transports publics à l’Agence de la Mobilité et des Transports de Gênes (AMT), a présenté l’application GoGoGe développée par Pluservice et Hitachi pour la ville de Gênes. Cette application MaaS coconstruite avec les citoyens intègre une nouvelle fonctionnalité d’achat et de validation de titres de transport : beacon BIBO (Be In Be Out). Des balises placées autour des gares et sur les véhicules de transport public permettent de déterminer exactement quand et où un passager entre et sort et déclenchent automatiquement le paiement adéquat. Une innovation technologique qui ne manquera pas de fluidifier l’expérience transport en épargnant au passager le processus d’achat de billets, de sélection du tarif et de paiement en espèces ou par carte.
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