Projet de traversée du lac à Genève: les résultats de l’étude Citec alimentent le débat technique

Citec
La presse s’est fait l’écho ces jours du refus des chambres fédéral d’intégrer la traversée du lac à Genève au réseau des routes nationales, lui préférant le projet d’élargissement de l’actuelle autoroute de contournement. Dans ce débat très politisé, c’est un peu la « guerre des chiffres » au niveau des impacts escomptés d’un tel ouvrage. Citec ayant récemment modélisé, pour le compte de l’Etat de Genève, les effets probables sur le trafic de réalisation de la dernière variante en date du projet de traversée, tentons ci-après de démêler le vrai du faux…

Les simulations de trafic ont été réalisées en deux temps. Dans une première affectation, la traversée a été simulée sans mesure d’accompagnement au centre-ville. Seuls les véhicules qui gagnaient du temps par rapport à une traversée par le centre-ville, le pont Butin ou par le contournement ouest utilisaient la nouvelle traversée.

Compte tenu des baisses importantes de trafic au centre-ville résultant de cette première affectation, une seconde affectation a été réalisée avec des restrictions de capacité sur les ponts du centre-ville, représentant -2 voies sur le pont du Mont-Blanc et -1 voie sur chacun des trois ponts en aval (Ile, Coulouvrenière et Sous-Terre), soit un total théorique de 5 voies en moins.

Les différences entre les deux affectations sont de l’ordre de 5 à 10% selon l’heure et le sens de circulation, ce qui signifie que 90 à 95% du trafic simulé sur la nouvelle traversée résulte d’un report « naturel » dû au gain de temps de parcours et non à un report « artificiel » provoqué par les restrictions de capacité des ponts du centre-ville.

Cette politique de report du trafic du centre-ville sur les axes extérieurs suit une tendance engagée depuis 20 ans dans la plupart des villes suisses. Ainsi, le trafic sur le pont du Mont-Blanc a diminué de 20’000 véhicules par jour par report en cascade sur les pont en aval et l’autoroute de contournement. L’OFROU est parfaitement consciente de cette situation qui n’est pas une particularité genevoise.

Les capacités enlevées au centre-ville sont bien inférieures aux capacités ajoutées par la nouvelle traversée. Les 5 voies enlevées au centre-ville représentent une capacité théorique cumulée d’environ 5’000 à 6’000 véhicules par heure à une vitesse moyenne de 15-25 km/h. Les 4 voies de la traversée du Lac offrent une capacité théorique de 8’000 véhicules par heure à une vitesse moyenne de 80-100 km/h.

Dans les faits, avec la voie bus mise en service sur le pont du Mont-Blanc, le tram sur les ponts de l’Ile et les restrictions de capacité sur la rue des Deux-Ponts, trois des cinq voies enlevées dans la modélisation sont déjà réaffectées à d’autres usages.

Pour en savoir plus:

Article « Une traversée du lac, à quelles conditions » (Le Courrier du 17.10.13)

Reportage dans l’émission de la RTS « Couleurs locales » du 16 septembre 2013

Stratégie genevoise en matière de grandes infrastructures routières

Projet de la traversée du lac à Genève